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René GRAS a gagné le jardin des oliviers.

René GRAS s’est éteint, dans la nuit du 9 au 10 mars 2012.

Né le 1er avril 1922, à Nyons, il fut initié par son père Julien, au dur métier d’artisan maçon mais également à la connaissance des trésors archéologiques régionaux.

Les chantiers, René les connaissait bien ; à commencer par les « chantiers de jeunesse »  et les S.T.O. de sinistre mémoire, en Allemagne, lors de la seconde guerre mondiale.

À la fin du conflit, René GRAS prendra la direction d’une entreprise familiale reconnue pour ses compétences dans la réfection de bâtiments anciens. C’est ainsi qu’il restaurera une grande partie du Château de Sahune, de maisons anciennes du village de Saint-May, de la « maison de l’Américain » à Visan… Il construira également plusieurs villas dans le Nyonsais.

Son peu de temps libre, René GRAS le consacrera, dans les années 50-60, à l’animation locale, avec une prédilection pour le comité des fêtes et son fameux Corso. Mais c’est à l’histoire de sa région, à l’archéologie et aux traces de la civilisation de l’Olivier qu’il consacrera le plus clair de son temps. Chevalier du Mérite Agricole, Majoral de la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier et membre fondateur du jardin botanique de Nyons, à près de 90 ans, René continuait à recueillir les fragments et les témoignages de sa chère histoire des Baronnies.

Les chantiers du passé.

Son penchant pour la restauration du bâti traditionnel le conduira à exercer ses talents au bénéfice de l’archéologie régionale. René GRAS exerça ainsi sa vigilance dans l’observation des travaux de génie civil, de terrassements et d’aménagement des lieux publics. À chaque découverte fortuite, René répondait présent, prônait les mesures de protection, de prélèvement et de sauvegarde, sans oublier les indispensables notes de fouilles…  À Nyons, sa position de correspondant local des antiquités permit à René GRAS de contribuer, par exemple, à la découverte de tombes anciennes sur le Champ de Mars, au quartier des Laurons et dans la rue des Déportés… En compagnie de son équipe de jeunes volontaires Nyonsais, il anima des chantiers de fouilles de sauvegarde et de prospection à Sainte-Luce (Ste Jalle et Vercoiran), à Dieulefit, à Saint-Sauveur, à Banette… Le « dépôt de la rue Toesca », embryon du Musée Archéologique de Nyons (dont il fut le président, pendant de nombreuses années) mettra très tôt en valeur ses riches et nombreuses découvertes, édifiantes pour l’histoire locale.

La civilisation de l’Olivier

Que de chemin parcouru depuis la création du « petit » musée de l’olivier de la rue des Tilleuls à Nyons… C’est le 26 juin 2010, que le monde agricole régional rendit hommage à René, à l’occasion du baptême du « Musée de l’Olivier – René GRAS » désormais installé à la Coopérative du Nyonsais, dans un espace de 350 m2, enfin digne de ses collections. Le Maire de Nyons, Pierre Combes, partageait alors le bonheur et la fierté de participer au rassemblement autour de « notre ami » René Gras : «  Je crois que cette journée marquera notre mémoire collective. Le travail et la passion de René et de ses amis ont fait ce musée. Mais il ne faut pas oublier de remercier les dirigeants de la Coopérative du Nyonsais qui ont toujours su accompagner René dans la progression de ce musée. Un endroit magnifique… »

C’est aussi le musée de l’olivier et ses riches collections qui donneront, à René GRAS, l’occasion de voyager et de partager son expérience avec ses amis grecs et crétois, pour la restauration de moulins à huile très anciens.

Prévoyant, René avait pris ses dispositions afin de s’assurer de la continuité de son œuvre. Il a pris soin de passer le flambeau à son ami Christian BARTHEYE (par ailleurs Grand Maître de la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier) et à l’équipe actuelle du « Musée de l’Olivier – René GRAS ».