La rude délicatesse du terroir a su résister aux intempéries. L’huile est belle et bonne.
La vingt-huitième édition de l’Alicoque (ail sur pain toasté enduit d’huile nouvelle) a su résister au froid sibérien qui s’était emparé de Nyons, ce premier dimanche de février.
Comme un pique-nique en Sibérie Provençale…
Le nouveau Grand-Maître, Christian BARTHEYE, dirige sa première Alicoque
Voilà ce que promettait l’Alicoque 2012 ! Peu de commerçants pour braver les frimas. Peu d’admirateur du superbe décor d’olivette « garé » sur la partie parking de la Place des Arcades… À une demi-heure de l’arrivée, sur la place, de la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier, il fallait chercher du regard les égarés d’une assistance habituellement fort nombreuse. Les nappes en papier ont frissonné et puis le soleil s’est mis à éclairer la place du Docteur Bourdongle. Et le miracle se produisit ! La trompette de la renommée magistralement tenue par Igor n’avait plus qu’à introduire les Chevaliers de l’Olivier, qui s’emparèrent, seuls, du podium… Ni invités, ni palmarès d’une course pédestre, sagement annulée ; il fallait passer à l’essentiel : l’huile nouvelle, les croûtons et l’ail, et le vin de pays, bien entendu. Oublié le froid de canard, place aux libations, aux blagues entre potes retrouvés, aux mérites comparés de l’huile de cette année avec la précédente… L’Alicoque triomphait, une fois de plus.
De l’apéro à l’aïoli… en passant par le 205è Chapitre…
Les nouveaux chevaliers de l’Olivier (de g. à dr.) Johannès PIERREFEU, Jérôme MICHELI, Thierry FREBOUT, Luc ANKRY, Jean VOIROL, Patricia BILCOCQ, Alain BOSSU.
Christian BARTHEYE, nouveau Grand-Maître, orchestra tranquillement et avec humour, sa première Alicoque sur la place comme à la Maison de Pays. Le 205è chapitre de la confrérie présenta un plateau d’impétrants étonnamment éclectique, composé de la Proviseure du Lycée Roumanille, Patricia BILCOCQ ; d’un journaliste, Alain BOSSU ; d’un chef de cuisine, Thierry FREBOUT ; d’un jeune oléiculteur, Jérôme MICHELI ; d’un président d’association organisatrice de festivités (« Vins en fêtes de la Vallée du Rhône »), Johannès PIERREFEU ; d’un docteur en Pharmacie (des Plantes), Michel ROEDER ; d’un ancien vice-président des déportés de la Drôme, chevalier de la Légion d’honneur, Jean VOIROL et d’un Sous-Préfet en exercice à Nyons, Luc ANKRI… Un superbe « grand aïoli » (signé par le traiteur GEORGES, de Tulette) récompensa tout ce beau monde enfin au chaud.
Délices en cuisine et en musiques…
À l’heure du café, les « Enfants de l’Ouvèze » ouvrirent le bal sur la Place des Arcades et des guitaristes Camarguais y firent battre du pied… Dans l’église St Vincent (une salle 
de concert décidemment fort accueillante) les voutes résonnaient encore des prodiges vocaux de l’ensemble Corse « A Viucata » (concert du vendredi) quand s’installèrent le Groupe Musical du Nyonsais et l’École Municipale de Musique de Nyons.
Le barnum de la Place de la Libération était livré à d’autres gammes, plus prosaïques et gourmandes. Le « Carré des Chefs », animé par Jean-Claude TROISVILLE, laissait à la cuisine du restaurant Valréassien « Délice de Provence » le soin de triompher avec un Pithiviers de fromage de chèvre à l’olive de Nyons… Non loin de là, les vignerons de Venterol et de Nyons faisaient déguster autour de quelques barriques, alors que le « Bar à huiles » de l’AFIDOL IMO s’essayait à rejouer l’Alicoque sur d’autres claviers oléicoles (toutes les huiles d’olive de France).
Moralité : Rien ni personne ne refroidira l’enthousiasme bon enfant suscité par l’Alicoque Nyonsaise, la vraie. Vive l’Alicoque 2013 !
Texte et Photos Majoral D.R.