Dans les Baronnies Provençales et nulle part ailleurs…
« Nyons a été de tous temps une petite cité hospitalière au climat clément et généreux favorisant ainsi l’implantation depuis des siècles de générations de diverses origines. Depuis les Phocéens, les Celtes et les Romains qui nous inculquèrent leurs différentes cultures, jusqu’aux Empereurs d’Allemagne, les barons de Montauban et de Mévouillon et les Mison en passant par les Dauphins et notre rattachement à la couronne de France. Les Baronnies Provençales et le Nyonsais, en particulier, ont été, de tout temps, des territoires d’accueil, de tolérance et de bien vivre. C’est à son climat particulier que ce pays doit ses divers qualificatifs de «Oasis la plus septentrionale du monde », de «Nice Dauphinoise», ou de « Petit Nice »… Et moins modestement, de « Nyons contrée d’une force latine et d’une harmonie hellénique » … Cette « harmonie hellénique » nous la devons surtout à la présence des oliviers. Ces oliviers bien réels sont apparus sur nos collines – selon la légende – comme ceux de Grèce par les soins Athéna, déesse de la Sagesse et de l’Intelligence. Puis il fallut la présence des Phocéens, quelques cinq siècles avant notre ère, qui remontèrent le Rhône et ses vallées voisines pour y fonder des places commerciales et apprendre à nos ancêtres à faire fructifier les oléastres, ces oliviers sauvages qui, de nos jours, sont devenus les oliviersTanche qui embellissent et personnalisent notre environnement. Depuis de nombreuses années nombre de visiteurs recherchent des endroits pittoresques contrastant si possible avec les plaines viticoles voisines battues par le Mistral. Nombreux furent les artistes et écrivains tels que Cherbuliez, Clair Tisseur, Colin, venus en villégiature ou pour échapper aux froidures de l’hiver. Nombreux sont encore, de nos jours, les patients insuffisants respiratoires à la recherche d’un mieux être grâce au climat particulier du Pays Nyonsais. Nos visiteurs recherchent aussi de l’authenticité au travers de contacts faciles avec les producteurs locaux qui leurs proposent les trésors de nos collines et en particulier les Olives noires. Les Olives Noires de Nyons sont les fruits de cette variété d’olivier appeléeTanche, qui s’est adaptée à notre climat, à notre sol et dont la culture et l’expansion restent locales. « La reine de l’Olive de conserve » pour certains, « Une des meilleures du Monde » pour d’autres, méritait une forte reconnaissance. C’est ainsi que naquit l’idée de créer – voilà plus de cinquante ans – une « Confrérie » dont les buts seraient de défendre les vraies valeurs matérielles et spirituelles que représentent l’Olivier et ses fruits. Des hommes d’alors tels Monsieur Duchet, ancien préfet, spécialiste du tourisme international et président de l’office du tourisme de Nyons, le Général de Vernejoul libérateur de Colmar, président de l’institut technique des vins ; plusieurs oléiculteurs moins connus, dont Albin Vilhet ancien président du Comité de Libération et ancien élu au Conseil de la République, Lucien Armand, président de la coopérative oléicole, Denis Floret président de Nyons-fruits, Jean Reynaud président du syndicat des exploitants, Paul Roux président des exploitants du Buis ainsi que d’autres personnalités à qui la confrérie doit beaucoup : Monsieur Pierre Bonnet directeur des services français de l’oléiculture, René Jouve, président du syndicat des producteurs d’olives noires, conseiller général et maire de Buis-les-Baronnies, Marc Biziau, administrateur civil au ministère des affaires étrangères, Henri Debiez, maire de Nyons, Pierre Julien, Conseiller général, Jean Dehomme, le Docteur Lecomte, Robert Estran, Louis Gigodot, René Coupon, Angelin Perotino et bien d’autres encore… furent ceux qui portèrent notre Confrérie sur les fonds baptismaux. Quant à l’écrivain et poète Jean Giono il accepta d’en être le président d’honneur. Depuis 1964, plus d’un millier de personnes ont été intronisées, des ambassadeurs, des consuls, des diplomates, des académiciens, des gens des arts et des lettres, des médecins, des hauts fonctionnaires, des artistes, des oléiculteurs, des défenseurs de nos produits et bien d’autres qui ont reçu cette médaille et qui en sont fiers. De nombreux chapitres ont été tenus en France et à l’étranger. A notre niveau notre Confrérie peut se prévaloir d’avoir « amené sa pierre au clapier » pour la reconnaissance des produits de l’olivier nyonsais, pour l’obtention de l’appellation d’origine contrôlée devenue depuis appellation d’origine protégée. Elle a également favorisé la création de confréries « sœurs » ayant les mêmes buts, aux Vans en 1980, dans le Pays d’Aix en 1990, en Languedoc Roussillon en 1992 et Baena, en Espagne, en 2000. Voilà cinquante ans que la Confrérie organise, en étroite collaboration avec les municipalités nyonsaises successives, les Olivades au mois de Juillet, renouant ainsi avec les fêtes antiques dédiées à la récolte, voilà trente ans. C’est aussi pour renouer avec une ancienne tradition locale que fut remise au goût du jour l’Alicoque, la croûte de pain frottée d’ail du pays et arrosée d’huile nouvelle, voilà vingt ans. Depuis quatorze années, nous participons aux côtés de l’Institut du Monde de l’Olivier à la Fête de l’Olive Piquée qui se tient quelques jours avant les fêtes de Noël. D’autres communes de l’aire d’appellation comme Buis-les-Baronnies, La-Roche-sur-le-Buis organisent, elles aussi, des manifestations festives en l’honneur de nos productions. Un demi-siècle au service des oléiculteurs, des mouliniers et metteurs en marché de leurs produits. Un demi-siècle consacré à la défense des oliveraies, voilà les seuls titres de gloire de notre Confrérie qui aspire à célébrer et à fêter longtemps encore l’Olivier du Nyonsais. L’année 2014 est à plus d’un titre, l’année mémorable de l’Olivier. »
(Propos de Christian Bartheye, Grand-Maître de la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier, tenus lors du vernissage de l’exposition photographique 2014, place Buffaven à Nyons.)