« Par un après-midi de ce beau mois de Mai, les vrais amoureux et défenseurs de l’olivier s’étaient donnés rendez-vous route de Chateauneuf-de-Bordette, au verger de la famille RESSEGAIRE. Là, jouxtant le cabanon, trois gros oliviers pluricentenaires, remarquables par leurs ramures aux dimensions impressionnantes, et par leurs troncs autour desquels il faut bien quatre personnes se joignant les bras pour en faire le tour, nous attendaient. Un émerveillement pour Jean LAGET, (alors) Grand-Maître de la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier et son épouse, Vally. Ils ne les connaissaient pas ! Jean–Pierre JOURDAN, expert en oliviers et en huiles d’olives mondialement reconnu, (alors) président de l’Institut du Monde de L’olivier, lui les connaît depuis fort longtemps… Raoul ROUIT, ancien président du syndicat de la Tanche (pendant 25 ans), fait une découverte et selon son habitude, les filme sous différents angles. Madame Geneviève BLANC, oléicultrice, était là, en voisine. Elle aussi, dans son domaine de Meynette, possède un arbre remarquable…
Ces oliviers appartiennent à la variété « Sauzen ». Cette sorte d’olivier a été choisi, voilà fort longtemps, comme pollinisateur dans les oliveraies des Baronnies et du Nyonsais. En fait, peu d’études ont été réalisées sur ces arbres, on pense qu’ils ont mieux résisté au grand gel dévastateur de 1956 ; leur croissance est plus rapide que les oliviers « Tanche » et bénéficiant d’une très grande vitalité, ils sont moins sensibles aux intempéries. On dénombre au moins deux cents pieds de « sauzen » plus ou moins remarquables dans notre NYONSAIS. »
« La visite continue, on rencontre de belles oliveraies, certaines sont quasiment à l’abandon, cela est regrettable. Ne pourrait-on pas faire prendre conscience aux propriétaires de la nécessité de les réhabiliter pour une belle harmonie du paysage ? Nous voilà quartier des Blaches, le terroir par excellence pour la « Tanche » nous dira Jean-Pierre JOURDAN. Des plantations y sont en cours de réalisation, en terrasses, sur un sol très caillouteux. Heureuse initiative des propriétaires. Mais il faudra attendre bien quelques années pour « taster » leur production d’huile. » Le grand Maître Jean LAGET la cherchait depuis longtemps, la borne séparative des deux communes limitrophes NYONS et MIRABEL. Elle est là, devant nous. Elle se dresse dans un tout jeune verger d’olivier, une pierre rectangulaire enfoncée profondément dans le sol, elle émerge d’au moins un mètre, une croix est gravée en son sommet, vestige des temps anciens, préservée jalousement par la propriétaire, on la comprend ! De la route on la distingue très bien. Ainsi , se termine notre visite des oliviers entre gens du terroir qui ont une grande admiration pour ce bel arbre, fierté du NYONSAIS, qui sera à l’honneur pour les Olivades du 10 et 11 juillet, qui cette année fêteront avec faste les 10 ans de l’AOC. Pour terminer je ne peux laisser passer l’occasion de « galéger » dans notre langue provençale, surtout que cette année nous fêtons les 150 ans du Félibrige. »
« L’Oulivaire de Piegoun »
Jean-Marie Chauvet, correspondant 1107, pour « La Tribune »
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