« La récolte des olives s’achève, une visite s’imposait chez Serge ROUX de Piégon et de sa cousine Monique, tous les deux oléiculteurs . Voilà bien longtemps que les deux cousins ont joint leurs efforts pour mettre en valeur leurs superbes « olivettes » respectives, par des moyens culturaux modernes : irrigation en goutte à goutte , densité de plantation, et surtout mécanisation accrue sur toutes les actions de récolte.
A cet effet, dans les champs d’oliviers quand arrive le mois de novembre, le sol se tapisse de filet cousu en totalité, une solution rentable nous dira Serge : «On perd moins de fruits en cas de grand vent, mais l’installation de pose et d’enlèvement est importante »
Ici il y a belle lurette que l’on utilise plus les échelles. Tout est mécanisé, on secoue les arbres à l’aide d’un vibreur de tronc monté sur le tracteur, l’engin évolue sous les filets de réception, ainsi que le personnel équipé de casque de chantier. Après une impulsion sur le tronc une grande partie des olives chute au sol, mais l’olivier, arbre assez réticent, garde de 15à 20% de fruits sur certaines branches : un phénomène de maturité peut-être ? Ce restant d’olives sera cueilli grâce à 4 vibreurs électriques portatifs. Les olives sont ramassées dans des caisses avec feuilles et brindilles. Il fallait trouver une solution de nettoyage au champ, après beaucoup de tâtonnement, Serge ROUX a conçu sur plan une effeuilleuse montée sur un tracteur, réalisée par un artisan local.
Un outil qui n’existe certainement pas ailleurs, et qui par son rendement fait avancer le chantier. Cette année précisera Serge ROUX (qui était alors président du syndicat de la « tanche ») : « La récolte sera moins importante que l’an passé, disons une petite récolte, l’ennui avec moins de tonnage, nous risquons de perdre des parts de marché » mais le président est confiant « des nouvelles plantations arrivent en production , et puis…. on ne peut pas avoir une récolte quasiment du siècle tous les ans ! »
Déjà le chantier reprend , il faut finir la journée aujourd’hui il fait beau et il faut en profiter car avec cette méthode il n’est pas question de passer sous des filets trempés d’eau ou, comble de malheur, avec une neige fraîche qui vient de tomber. Mais la neige dans notre Nyonsais on connaît peu !…. Ce soir le camion chargé de fruits rejoindra le nouveau moulin de la « coop oléicole » de Nyons, les olives seront triturées et donneront cette huile AOC de Nyons ( notre or jaune !) »
« L’Oulivaire de Piégoun »
Jean-Marie CHAUVET
correspondant 1107, pour « La Tribune »
(Réf. article : 930-943-945)