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La taille de l’olivier avec Armand…

« Ici nous aborderons, la vie de notre olivier, les soins qu’il aime recevoir tout au long de l’année. C’est un arbre merveilleux, généreux, qui ne demande que  peu de soins. Mais, tout de même, si l’on veut le voir produire de belles olives on lui doit quelques égards ! »

Dans les olivettes du Mialon, à Mirabel-les-Baronnies

Ou comment choisir la bonne branche… Quand vient le mois de mars, dans le Nyonsais et les Baronnies, un oléiculteur qui se respecte doit sortir son échelle. Les grands froids de février  sont derrière nous le « rebroundage » (en provençal) peut commencer. Il s’agit d’un émondage et celui qui émonde est un « rebroundaire ». Bref, on taille l’olivier. Ne taille pas qui veut. C’est un tour de main qui s’apprend auprès des anciens !  Il s’agit de retirer une quantité de branches (« le brou ») afin d’éclaircir l’olivier ; régulièrement, en faisant le tour de l’arbre avec l’échelle. On disait même que l’olivier étant taillé, une hirondelle pouvait traverser sa ramure sans la toucher de ses ailes !
De nos jours deux écoles de taille sont en vigueur : La plus ancienne, c’est la taille, assez sévère, tous les deux ans. La deuxième est plus douce : On enlève un peu de bois tous les ans. Dans les deux cas, notre olivier ne fructifiera  que sur du bois neuf. Dans sa production on dit qu’il « alterne ».

Le rebroundage de l’olivier (ou comment choisir sa branche ?)
Nous nous sommes rendus dans de superbes « olivettes » à Mirabel au « Mialon », là où la Tanche règne en maître et depuis très longtemps… Mille ans peut être ?! Ici les tanches ont défié les grands froids de 1929, 1956 et 1985. Amand IMBERT est à pied d’œuvre, sécateur en mains, la scie dans la poche.

D’un geste sûr il sectionne la bonne branche «Toujours la branche de dessous, c’est la taille en cascade… » nous dira-t-il, puis il monte dans l’arbre et coupe les « gourmands ». En fait ce sont des rejets inutiles souvent nombreux au centre de l’arbre, il faut impérativement les supprimer. Combien de tailles Amand a-t-il effectué avec ses soixante quinze printemps ? Il ne le sait plus, il est intarissable sur ses oliviers qui sont dans la famille depuis des lustres… Autrefois, dira Amand,  «Rien n’était perdu. Après la taille on faisait des fagots avec le « brou » pour les brebis. Chaque ferme avait un troupeau, on les gardait  dans les vergers  et puis la « crotte » de mouton, il n’y a pas mieux comme fumure… »

L’ami Amand est nostalgique, lui qui continue aussi le ramassage des olives au panier, à l’ancienne. Nous reviendrons le voir… »

À ben lèu !

(L’oulivaire de Piégoun)

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