Vers le 15 décembre le Nyonsais et les Baronnies entrent en cueillette de la « Tanche ». L’olive est noire, plissée à souhait, elle est prête à devenir AOC (appellation origine contrôlée) pour la conserve et huile. Certains pratiquent comme autrefois la cueillette au panier, mais ils se font rares. Notre ami Amand lui en reste un fidèle. Rien ne se perd chez lui, même les olives tombées à cause des intempéries seront ramassées pour faire de l’huile que l’on nommait parfois « l’huile de terre ».
Il faut une certaine habitude pour placer l’échelle, Amand lui n’hésite jamais pour trouver la bonne fourche, notre oliveur grimpe ainsi au contact de la frondaison et l’olivaison peut commencer…
La cueillette ne se fait pas seule…
Le geste est millénaire, on fait courir les olives sur le rameau, en prenant bien soin de présenter le panier d’osier en dessous. Ainsi les olives garnissent le panier. Il faut un peu d’habitude beaucoup de dextérité, pour devenir un bon oliveur qui peut cueillir ainsi cent kilos d’olives en une journée, en fonction de la charge des fruits sur l’arbre…
On disait autrefois « Il faut traire le rameau ». Evidemment, quand le froid engourdit les doigts cela se complique ! Mettre des gants cela gêne l’opération. Ainsi de jour en jour, Amand récolte sa centaine d’oliviers du quartier Mialon. De nos jours, peu d’exploitations oléicoles pratiquent ainsi, la mécanisation a fait son apparition, les secoueurs manuels remplacent l’oliveur, rentabilité oblige ! On commence à voir de grosses machines qui secouent violemment tout l’olivier, la terre en tremble sur dix mètres !!… Il faut bien s’y faire, on n’arrête pas le progrès…
Adessias !
L’Oulivaire dé Piégoun
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